Dimanche de la deuxième semaine de l'Avent : Lutte avec Dieu
Présence
Seigneur, mon Dieu, mon Créateur, sois près de moi maintenant. Mon âme aspire à Ta présence.
Écriture sainte
Genèse 32, 23-30
Cette nuit-là, [Jacob] Jacob se leva, il prit ses deux femmes, ses deux servantes, ses onze enfants, et passa le gué du Yabboq. Il leur fit passer le torrent et fit aussi passer ce qui lui appartenait. Jacob resta seul. Or, quelqu’un lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore. L’homme, voyant qu’il ne pouvait rien contre lui, le frappa au creux de la hanche, et la hanche de Jacob se démit pendant ce combat. ’homme dit : « Lâche-moi, car l’aurore s’est levée. » Jacob répondit : « Je ne te lâcherai que si tu me bénis. » L’homme demanda : « Quel est ton nom ? » Il répondit : « Jacob. » Il reprit : « Ton nom ne sera plus Jacob, mais Israël (c’est-à-dire : Dieu lutte), parce que tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu l’as emporté. »
Jacob demanda : « Fais-moi connaître ton nom, je t’en prie. » Mais il répondit : « Pourquoi me demandes-tu mon nom ? » Et là il le bénit. Jacob appela ce lieu Penouël (c’est-à-dire : Face de Dieu), « car, disait-il, j’ai vu Dieu face à face, et j’ai eu la vie sauve. »
Réflexion
L’un des épisodes les plus obsédants de la Genèse est la lutte muette et nocturne entre Jacob et le mystérieux étranger sur les rives du Jabbok. Jacob est un homme profondément imparfait et trompeur. Il voyage pour faire la paix avec Ésaü, le frère à qui il a si gravement fait du tort plusieurs années auparavant en lui volant son droit d’aînesse. Après avoir envoyé sa famille traverser la rivière, Jacob resta seul à la tombée de la nuit. Dans cette atmosphère sombre et maussade, un étranger surnaturel est venu et a lancé une violente attaque contre Jacob.
Jacob a réagi rapidement à cet assaut. La lutte qui s’ensuivit fut éreintante. Il n’y avait pas d’armes, juste une lutte de corps à corps, heure après heure, et encore heure après heure, dans une rencontre brutale et muette. Alors que l’aube pointait à l’horizon, Jacob fut soudainement handicapé. Son adversaire invisible lui avait luxé la cuisse sans effort. Ayant triomphé dans un combat égal, le fourbe Jacob fut lui-même trompé de la victoire. C’est à ce moment-là que les premiers mots furent prononcés.
L’adversaire de Jacob dit : « Partons, car le jour se lève ».
« Je ne te laisserai pas partir », dit Jacob entre les dents serrées, « à moins que tu ne me bénisses ». Sa vie avait été marquée par des tromperies élaborées perpétrées à la fois par lui et contre lui. Sur les rives du Jabbok, Dieu l’a forcé à se lancer dans un défi frontal et Jacob a découvert qu’il disposait de ressources qu’il ignorait posséder. C’était une situation exigeant une confrontation face à face et Jacob a répondu.
Il a fait preuve de courage, d’endurance et de ténacité et lorsqu’il a été injustement immobilisé, il n’a concédé que selon ses propres conditions et a été rebaptisé « Israël », signifiant « celui qui a lutté avec Dieu ». Cet homme sournois mais tenace allait devenir le patriarche des douze tribus d’Israël, le pays qui porte son nom.
Prière
Il arrive un moment pour beaucoup d’entre nous où, pour avancer, il faut d’abord s’arrêter. Nous devons prendre du recul par rapport à tout et à tout le monde dans notre vie et, complètement seuls avec nous-mêmes, faire face à tous les compromis que nous avons faits. Pour trouver notre chemin, nous devons nous enfoncer dans l’ombre.
Seigneur, quand je me retrouve sur ce champ de bataille sombre et solitaire, aux prises avec tout ce qui m’éloigne de toi, aide-moi à persévérer dans ma lutte et donne-moi la force de me réconcilier avec mon passé et mon présent, et avec ceux à qui j’ai pu faire du tort.
Amen
Gloire à toi, Père, source de toute vie,
à toi, Jésus, Verbe fait chair,
à toi Esprit Saint, Consolateur,
comme il était avant le début des temps,
il est aujourd’hui et sera éternellement.
Amen.