Notre maison spirituelle
On a demandé un jour à quelqu’un : « Pourquoi restez-vous dans l’Église ? » La réponse est : « Je n’ai pas d’autre maison spirituelle ». Nous entendons la parole et nous revenons, souvent pendant le carême. Nous nous éloignons de Dieu au cours de petits ou de grands voyages. Il se peut que nous n’ayons pas envie de revenir, mais lorsque nous le faisons, nous savons que nous sommes chez nous.
L’église est une maison parce que c’est là que Jésus vit – non seulement dans le bâtiment, mais aussi dans les personnes. Jésus vit avec chacun d’entre nous, car « il fait sa maison avec nous ». Il vit aussi parmi nous en communauté, « là où deux ou trois sont réunis en mon nom ».
Nous devons faire en sorte que le bâtiment et l’esprit de nos rassemblements soient un retour à la maison. Dans notre foyer ecclésial, nous entendons chaque semaine les différents besoins et célébrations de la paroisse. Nous nous souvenons en particulier des malades, des mourants et de ceux qui nous ont précédés.
Tout le monde participe à la construction d’une maison. Le prêtre ne peut pas le faire seul. Pouvons-nous faire en sorte que chaque paroisse dispose d’un groupe d’accueil, d’un groupe qui garde le contact avec les habitants et planifie les événements à venir ?
Donal Neary SJ, Le messager du Sacré-Cœur, février 2023
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À l’écoute de l’Évangile
La plupart des week-ends, je dis la messe dans l’une de nos prisons locales. En général, 10 à 15 % des prisonniers viennent à la messe, ce qui est beaucoup plus que ce à quoi on pourrait s’attendre. Ils se répartissent grosso modo en trois groupes : les premiers sont les « catholiques du berceau », ceux qui sont censés être là et les seuls qui posent parfois des problèmes ; les seconds sont des membres de diverses traditions réformées qui ne sont pas sortis du lit à temps pour l’office anglican ; les troisièmes sont des gens qui semblent n’avoir jamais mis les pieds dans une église de leur vie. Le troisième groupe est peut-être venu par curiosité, juste pour avoir quelque chose à faire. Ils n’ont aucune idée de l’endroit où ils se trouvent ni de la manière dont ils doivent se comporter, mais ce sont aussi ceux qui écoutent le plus.
Il m’arrivait de me demander pourquoi, jusqu’à ce que l’un d’entre eux, Kolo, un Ghanéen, me dise,
Père, entrer en prison est un signe assez clair dans la vie de n’importe qui que le plan A ne marche pas vraiment. Et si vous avez un plan B qui pourrait marcher, ils peuvent ou non vous croire, ils peuvent ou non être d’accord avec vous, mais ils vous donneront toujours une chance. C’est à ce moment-là que je me suis dit : « Oui, c’est pour cela que je me suis levé ce matin. Je savais qu’il y avait une raison ». Il y a quelque chose de très humble dans le fait de savoir que les personnes à qui l’on prêche entendent peut-être l’Évangile pour la toute première fois.
La tâche des hommes, qui n’est pas différente de la nôtre, est d’être la présence du Christ dans le lieu où ils vivent et travaillent. Je ne pense pas qu’il y ait une Église qui ne puisse pas apprendre quelque chose des communautés chrétiennes catholiques vues de l’intérieur.
Paul O’Reilly SJ, L’espoir en toutes choses
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Qu’est-ce que le Royaume de Dieu ?
Qu’est-ce que le Royaume de Dieu ? Il n’est pas facile de répondre à cette question. Un jour, on l’a décrit comme quelqu’un qui aurait été témoin d’une averse dans une ville animée, un jour de grande affluence pour faire les courses. La pluie a pris les gens au dépourvu et, alors qu’ils se regroupaient pour s’abriter, on a remarqué que de jeunes garçons se sont dirigés vers un enfant en fauteuil roulant et ont aidé sa mère à le mettre à l’abri de la pluie. Un autre homme a tenu sa veste au-dessus de la tête de sa femme, alors que la pluie glacée traversait sa chemise et descendait le long de son dos. Une jeune fille a laissé son précieux pas de porte de sa porte pour offrir l’espace à une femme âgée. Une jeune mère a enroulé son manteau autour de ses petits enfants pour les protéger.
C’est si simple, mais pour celui qui observe, chaque acte parle du Royaume de Dieu comme étant pleinement vivant ; il s’agit de faire passer l’autre en premier. Le Royaume de Dieu n’est pas un lieu géographique ni un jardin clos. Ce n’est pas un endroit à atteindre, mais une réalité à vivre. Il ne s’agit pas d’une adresse future, mais de vivre la vie au présent, de la vivre pleinement vivante, de la vivre librement et joyeusement, de la vivre pour les autres et avec les autres afin que la gloire de Dieu puisse se révéler encore et encore, même dans les nuages d’un hiver.
Vincent Sherlock, Que l’Avent soit l’Avent
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Notre relation avec Dieu
La première Pâques a bouleversé toutes les attentes des disciples. Pâques continue de bousculer nos attentes. Le Seigneur ressuscité continue de nous surprendre. Il se tient parmi nous même lorsque tout espoir semble perdu ; il nous touche par sa présence lorsque nous nous y attendons le moins. Au moment où nous sommes le plus conscients de notre incapacité à le suivre, il nous adresse sa parole de paix, car même lorsque nous sommes infidèles, lui reste fidèle. Pâques annonce que l’histoire de notre relation avec le Seigneur ne s’arrête jamais, parce que sa relation avec nous ne s’arrête jamais. Il continue à se tenir parmi nous, nous assurant de sa présence, nous offrant son don de paix et nous envoyant comme ses messagers d’espoir.
Martin Hogan, La Parole est près de vous, sur vos lèvres et dans votre cœur
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S’unir dans le Christ
Dans le récit de la Passion, il y a deux bassins d’eau. L’un est celui de Pilate, utilisé pour se laver de toute responsabilité. L’autre est celui avec lequel Jésus baigne les autres, les revêtant d’un amour somptueux.
Les deux bassins sont toujours devant nous dans la vie. Jésus nous montre que lorsqu’on prend le parti des dépossédés, l’esprit s’approfondit et grandit. Lorsque nous sommes moins obsédés par nous-mêmes, notre vie s’étend et notre horizon s’élargit. Prendre le linge ne signifie pas devenir un paillasson. Nous sommes appelés à servir non pas les désirs des gens, mais leurs besoins. Nous servons les autres au nom du Christ. Nous partageons ce que nous avons, mais surtout ce que nous sommes, en particulier avec les personnes rejetées et aliénées. Ils sont la présence de vie qui nous transforme en nous montrant le cœur de Dieu, les prophètes, les prédicateurs et les témoins provocateurs de l’Évangile. Ils nous interpellent avec des questions qui nous dérangent et nous inquiètent, tout en nous amenant à regarder la Passion et Pâques avec des yeux et des cœurs nouveaux.
Pâques nous invite à nous souvenir du Seigneur lorsque nous nous réunissons en communauté pour l’Eucharistie. Il nous confie son avenir dans le monde, à nous, dans l’Église.
John Cullen, Le Messager du Sacré-Cœur
avril 2022

Aller « au désert »
Le Carême est un temps pour répondre à cette faim qui se trouve au cœur de notre être, la faim d’une connexion plus profonde avec le Créateur, la faim d’expérimenter la fraîcheur dans nos vies, la faim de ce à quoi nous aspirons vraiment. Quel meilleur endroit que « le désert » pour travailler sur tout cela ? De temps en temps, nous nous retrouvons dans le désert. Il s’agit parfois d’une expérience désagréable, mais parfois aussi d’un désir profond de prendre du recul par rapport au quotidien et de faire de la place dans notre vie pour la réflexion.
Tríona Doherty et Jane MellettUn voyage avec les évangiles du dimanche dans l’année de Marc
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‘Se lancer’ dans le Carême
De quoi jeûnez-vous pour le carême ? Des sucreries ! Enfantin ? Bien sûr. Mais lorsque j’étais enfant, passer quarante jours sans sucreries était un engagement sérieux. La Saint-Patrick était la seule lumière dans un voyage apparemment sans fin de privation de sucreries.
Le Carême, c’est tellement plus que cela. L’enfant en nous peut renoncer aux sucreries, mais la partie fidèle de nous-mêmes est appelée à un lieu de réflexion et de repentir, où nous faisons le point et acceptons ce que nous trouvons, une réserve d’où sortent l’ancien et le nouveau, où nous pouvons retrouver les souvenirs de jours plus remplis de foi et d’innocence, quand aller à l’église et être béni allait de soi.
En plus de ‘renoncer’ pour le Carême, y a-t-il aussi une place pour ‘se lancer’ ? Adopter une attitude plus positive, reprendre l’appel à la messe dominicale ? Y a-t-il de la place sur le chemin du Carême pour un peu de justice sociale, d’action sociale, de charité, de bénévolat ? Un espace pour faire la différence dans la vie des autres ? Peut-être que, si nous pouvons pardonner un peu, aimer beaucoup, partager plus, prier sincèrement, être impliqué, nous découvrirons qu’au lieu d’abandonner les sucreries, une douceur spirituelle, un véritable sentiment de bien-être, nous enveloppera.
Vincent Sherlock, Le Messager du Sacré-Cœur, février 2023
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Le Carême : Un temps pour écouter
L’Annonciation nous ramène à la source du Carême : l’annonce de l’Incarnation et le « oui » de Marie à son rôle dans cette Incarnation. C’est l’annonce par le Ciel que le fils de Dieu va bientôt naître sur la terre. Le mystère qui s’achève en Carême commence maintenant.
L’Incarnation est pleine de personnes : Marie, Joseph, Élisabeth et les deux enfants à naître, dans le ventre de leur mère, comme nous avons tous commencé. Le fils de Dieu ne serait pas venu sur terre sans origines humaines. Il a eu une mère comme nous tous. Cela nous fait nous souvenir de nos commencements.
Peut-être que le Carême peut être à propos des personnes plutôt que des rituels. Nous pouvons prendre du temps pour profiter de la vie en famille, en mettant l’accent sur les dons à la famille et à la communauté plutôt que sur ce que nous pouvons obtenir. Le Carême peut être une temps de partage avec ceux qui sont dans le besoin, une temps pour répondre à une partie des besoins d’un monde plus large. Pendant le Carême, nous pouvons offrir notre temps et nos dons personnels aux autres. Le Carême peut être un temps pour écouter, la parole de Dieu et celle des autres.
Donal Neary SJ, The Sacred Heart Messenger, avril 2023
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La mission de Saint Patrick
De nombreuses légendes, histoires et traditions se sont développées au fil des siècles à propos du saint le plus célèbre d’Irlande. Il est donc nécessaire de séparer l’homme du mythe en revenant aux écrits de saint Patrick lui-même, y compris ce qui est connu sous le nom de Confession.
Dans un simple récit écrit, la confiance de Patrick en Dieu et sa gratitude envers celui qui a accompli tant de choses à l’aide d’un instrument si faible, brillent de tout leur éclat. Cela n’enlève rien à la lumière unique que sa confession jette sur cet humble missionnaire du Christ qui a apporté son Évangile d’amour au peuple irlandais. Un grand missionnaire a regardé sa vie en arrière et a vu le schéma labyrinthique du merveilleux dessein de Dieu.
Alors il passe en revue son parcours de vie, qu’il admet plein de fautes et de défauts, et dans les événements apparemment aléatoires de sa vie, si inexplicables lorsqu’ils se sont produits, il voit maintenant la main de Dieu à l’œuvre dans la réalisation de son plan caché pour le salut des Irlandais. Aucun miracle extraordinaire n’a marqué sa progression à travers l’Irlande, néanmoins, il a touché le cœur des jeunes qui ont afflué vers lui et se sont engagés à suivre le Christ dans la prêtrise et la vie religieuse.
L’essentiel de la connaissance d’un saint ne réside pas tant dans les dates et les lieux, mais plutôt dans sa sainteté, ses valeurs, ce qui l’a inspiré et ses combats spirituels. Sur ces points, nous sommes bien informés. Patrick met les choses au clair en ce qui concerne sa mission et souligne le rôle que Dieu y a joué. Souvent mal compris dans le passé, Patrick espérait que ses lecteurs comprendraient enfin comment il considérait sa mission longue, ardue mais finalement réussie. Son histoire est une histoire de la grâce de Dieu qui conduit à l’émerveillement et à l’action de grâce.
Maurice Hogan SSC, dans la préface de Aidan J. Larkin, The Spiritual Journey of Saint Patrick (L’itinéraire spirituel de Saint Patrick).
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Embrasser le désert
Un proverbe zen dit : « Lâcher prise ou être traîné », et personne ne veut être traîné en tous sens. Le Carême nous invite à embrasser ce temps de désert. En jeûnant des choses qui ne nous font pas vivre, nous faisons activement de la place à Dieu pour qu’il insuffle une fois de plus la vie et l’amour dans nos cœurs. Nous le faisons dans la confiance que Dieu, qui nous aime, veut que nous choisissions la vie et que nous éliminions les obstacles qui se dressent sur notre chemin. C’est une « bonne nouvelle », une véritable métanoïa (un changement du cœur). Le Royaume de Dieu s’accomplit en nous et autour de nous, il n’est pas encore complet, mais à chaque voyage dans le désert, nous nous rapprochons de cette réalité. Que cette saison de Carême soit une période de grâce.
Tríona Doherty et Jane Mellett, The Deep End : Un voyage avec les évangiles du dimanche, pendant l’année de Marc
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